POUR LA PREMIERE FOIS
Un Wettolsheimois, Roland Gross, publie le premier dictionnaire
franco-anglo-germano-tibétain.
Un travail engagé il y a douze ans, au contact des réfugiés tibétains
en Inde et au Népal.
812 pages, 4700 mots de tibétain et 2100 phrases du langage courant,
avec leurs traductions en français, en anglais et en allemand,
160 chapitres consacrés aux aspects de la vie tibétaine
(ethnies, géographie, religion, médecine, flore, coutumes…),
500 illustrations, le tout pesant près d’un kilo : le dictionnaire que
vient de publier Roland Gross n’est pas seulement une somme,
fruit d’un travail qui a occupé une bonne partie de sa première
douzaine d’années de retraite, mais c’est surtout l’expression d’une passion.
« J’ai découvert le Tibet il y a plus de quarante ans, en tombant
sur le livre de Fosco Maraini, "Tibet secret". Depuis, je n’ai cessé
de m’intéresser à ce pays et à son peuple. »
« C’est par paresse que j’ai imaginé de faire mon dico à moi »
Quelque 200 ouvrages traitant du sujet sont venus rejoindre le livre
de Fosco Maraini dans la bibliothèque du retraité, à Wettolsheim.
Mais, surtout, Roland Gross s’est rendu au Tibet, en touriste, avant
de participer à cinq chantiers, en Inde et au Népal, dans le cadre de
son activité de bénévole au sein de l’association Tibet Libre rebaptisée
Solhimal (Solidarité avec les peuples de l’Himalaya).
Une association basée à Strasbourg, qui œuvre depuis vingt ans pour
venir en aide aux réfugiés tibétains.
On peut comprendre qu’un esprit pragmatique comme celui de cet
ancien cadre des Ets Schlumberger de Guebwiller ait pu préférer payer de
sa personne en travaillant dans les camps de réfugiés, plutôt que de défiler
sous une banderole pour réclamer la fin de l’oppression du peuple tibétain.
Mais de là à s’atteler à ce travail de moine pour réaliser
un dictionnaire quadrilingue…
« Il existe bien sûr des dictionnaires, notamment anglo-tibétains,
note Roland Gross. Pour me débrouiller sur place, il me fallait aussi
un dictionnaire franco-anglais. Ce qui devenait encombrant.
C’est donc par… paresse que j’ai imaginé de faire mon dico à moi,
en trois langues dans un premier temps, puis en quatre, en rajoutant
l’allemand. Tout en un. Plus commode. »
Roland Gross a commencé par « des notes éparses, puis des cahiers,
des classeurs. C’est finalement, avec l’aide de mes amis tibétains,
ainsi que du professeur Jean-Paul Gangloff, pour l’anglais, et de
Théo Rittelmeyer, journaliste à L’Alsace, pour l’allemand, que
l’ouvrage a pu prendre sa forme définitive. »
Les plans d’une clinique à construire
Même s’il ne participe plus aux chantiers sur place, il continue,
aujourd’hui encore, à apporter son aide bénévole. Sur son bureau
s’étalent les plans d’une clinique à construire dans un camp de
réfugiés tibétains du Népal. Loin des discours, un travail concret et utile...