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Passang & Thinlay's blog
9 juillet 2009

Petit conte franco-tibétain

conte_franco_tibetain

Un petit villageois, Tashi, a un petit troupeau de chèvres. Il a un chien qu’il aime beaucoup. Il le porte et le cajole souvent.

Quelques jours auparavant, les jeunes femmes, jeunes gens et jeunes filles sont partis en estive avec leurs troupeaux de yaks, très loin sur les hauteurs, là où l’herbe est toute fraîche. Ils comptent bien en ramener beaucoup de beurre et de lait. Avec eux, il y a peu d’hommes, car la majorité d’entre eux sont partis à la ville pour trouver du travail.

Il faut plusieurs heures de marche pour aller rejoindre les autres villageois dans la montagne. Tashi est heureux avec ses animaux, il raconte ses idées à son cousin Pasang. Il pense à la prochaine fête de l’été, où il recevra un habit neuf. Avec ça, il espère bien plaire à plus d’une fille. Arrivés au pâturage, ils jouent au foot avec un vieux sac de cuir et c’est toujours Tashi qui gagne. Pasang finit par se fâcher un peu.

Sur le chemin, ils entendent des cris d’oiseaux et regardent attentivement au loin. Y aurait-il quelque part un cadavre d’animal ? En observant bien, ils aperçoivent, sur la route, tout au loin, un objet très noir, qui ne bouge pas.

Qu’est-ce que c’est ? Un véhicule tout-terrain ? Une moto ? Un camion ? Toujours aucun mouvement. Ils décident d’aller voir de plus près. En s’approchant, ils voient un camion embourbé sur le bord de la route.

Personne. Il y a du désordre. Un fût de mazout a roulé à coté de la route et son contenu se déverse dans la rivière. Ça sent très mauvais.

Tashi visite l’intérieur de la cabine. Pasang, lui, aperçoit une bouteille de gnôle ; il l’ouvre et en goûte : ça le fait tousser, mais il en reprend et persuade Tashi d’en boire aussi. Après quelques instants, leur tête tourne, ils ont chaud. Le vent se met à souffler, la neige à tourbillonner. Ils se réfugient à l’intérieur de la cabine, trouvent une espèce de couverture et décident de dormir un moment. Pasang entend des cloches. Ce sont les villageois qui sont arrivés. Il leur montre les choses qu’il a trouvées dans le camion.

Deux jours après, au village, les chèvres ne se lèvent plus. Tashi cherche son chien, qui reste aussi couché. Les gens sont très soucieux, et certains sont malades. Lui aussi est pris tout à coup de violentes coliques

Tout le monde au village est malade, même les chèvres et les chiens meurent. Grand-mère est au plus mal. Le grand père, personne ne sait où il est.

Pasang va aller en ville chercher de l’aide. Il part. Tout va lentement. Le mulet, malgré les cris de Pasang, peine à avancer. Les crêtes des montagnes se succèdent. Quand il arrive en haut, il se repose un peu, espère voir les autres au loin, mais non : il doit encore gravir la montagne suivante. C’est long, de plus en plus long

Le cavalier récite des mantras. Arrivé à la hauteur de Pasang, il le salue et demande de ses nouvelles, ainsi que de sa famille. Pasang raconte la grande tristesse des villageois suite aux récents événements. Le cavalier se présente comme étant un « amchi », un médecin traditionnel tibétain.

Ensemble, Pasang et l’amchi redescendent au village. L’amchi explique aux villageois que la raison de leur maladie doit être une forme de poison… puisque les animaux sont malades eux aussi.

Les villageois discutent ensemble de la provenance de ce poison : vient-il de l’eau ? de la nourriture ? d’où peut-il donc provenir ? Pasang ajoute que près du camion, de l’essence a coulé dans la rivière. « Dans ce cas-là, dit l’amchi, c’est par l’eau que vous êtes empoisonnés, à cause de cette souillure de l’eau. Alors, il faut rapidement nettoyer la rivière, sinon, l’essence va se répandre jusqu’au lac, et là, tous les animaux et aux humains de la région seront en grand danger ! »

Une vague d’angoisse submerge Pasang qui se réveille en criant.

Il est rassuré de réaliser que ce n’était qu’un rêve.

Il réveille Tashi et ils décident de déplacer les fûts d’essence et de nettoyer autour du camion afin de stopper la pollution de la rivière.

Puis ils redescendent au village.

Tashi et Pasang expliquent la situation aux villageois, qui décident de nettoyer tous les alentours du village, les déchets, de ramasser les papiers, les bouteilles, le plastique, les roues de voitures, les habits, les chaussures, et de les trier; sinon, il y aurait un grand risque d’empoisonner la rivière.

« Si on fait ainsi, il n’y aura plus de problème pour les animaux ni pour les êtres humains » réalise Pasang.

« On a évité de justesse une catastrophe de grande envergure, dit l’amchi. »

L’hygiène et la propreté sont importantes. Pour protéger nos animaux et nos gens, il faut protéger la nature, être attentifs à ne pas laisser traîner les déchets.

Association Norlha

Conte sur la protection de l’environnement

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